Marc Vernet : “Je ne comprends pas qu’on ne les ait pas défendus, qu’on n’ait rien fait pour eux. A l’époque, je pense qu’Ulrich aurait pu faire quelque chose”

    Ligue de Football des Pays de la Loire

    Dans notre interview de Marc Vernet, kiné historique des Girondins de Bordeaux, est revenu sur le basculement à l’arrivée des américains à la tête du club, qui n’ont pas prolongé tous les entraineurs du centre de formation des Girondins de Bordeaux, alors qu’ils avaient des résultats et avaient également prouvé leurs compétences et leur attachement au club.

    “Sur ce sujet, vous savez, Ulrich (Ramé), je l’ai soigné pendant très longtemps quand il était joueur, puis il est passé chez les dirigeants. Quand il y a eu les américains qui sont arrivés en voulant placer des personnes, Philippe Lucas, Jean-Luc Dogon, André Pénalva, Jérôme Dauba, Cécilie Quatredeniers, tous ces gens-là, on les a remerciés du jour au lendemain, alors qu’ils avaient tous des résultats. C’était aussi des anciens joueurs, des gens qui étaient bien intégrés dans le club, et du jour au lendemain on les dégage. Je ne comprends pas qu’on ne les ait pas défendus, qu’on n’ait rien fait pour eux. A l’époque, je pense qu’Ulrich aurait pu faire quelque chose. Je ne sais pas ce qu’il faisait au niveau des dirigeants de toute façon… J’étais encore là, je suis parti juste après. J’ai vu le désarroi de ces personnes, et en très peu de temps on leur a dit que c’était terminé. Il n’y avait pas de raison, si ce n’est de placer des gens. Jean-Luc Dogon, c’était celui qui avait les meilleurs résultats au club avec les U19… Et Philippe Lucas, Jean-Luc, c’était d’anciens joueurs des Girondins. Il ne faut pas oublier que Philippe Lucas, en plus, avait eu un AVC juste avant… Il revenait un peu au club, c’était bien, et puis en plus, c’est Philippe quoi… Vous allez me dire que j’étais proche d’eux, d’accord, mais… André Pénalva pareil, Jérôme Dauba il faudra m’expliquer ce qu’il avait fait de mal (rires). J’aurais aimé qu’on les défende, et je pense que le mieux placé pour ça à l’époque, c’était Ulrich. Après, je ne veux pas non plus lui jeter la pierre, mais il avait peut-être un rôle à ce moment-là pour les protéger puisqu’il était au niveau des dirigeants. Il y avait des gens qui avaient joué avec lui, et il les avait beaucoup côtoyés au niveau du club…”.

    Parti quelques temps plus tard, Marc n’a plus reconnu son club par la suite.

    “On a l’impression qu’on raye d’un trait tout ce qui s’est passé, toutes les personnes qui ont contribué à… J’ai dit ça quand les américains sont arrivés, oui. Je ne suis pas bordelais, je suis arrivé là en 1989, et tout de suite j’ai eu cette impression que c’était un club familial. Je pensais que j’allais rester deux ans, que j’allais vivre une expérience de deux ans, et que j’allais partir. Je suis resté 30 ans. Il y a quand même une raison… J’étais bien. Bien évidemment, il y a des moments où c’est chiant, c’est difficile. Il y a toujours des moments difficiles, mais en même temps, c’était bien. Même quand je suis allé ensuite chez les jeunes, c’était bien aussi, il y avait une bonne ambiance, et une bonne ambiance de travail : tout le monde allait dans le même sens. J’ai des contacts avec des amis, et je vois bien comment ils sont aujourd’hui, ce n’est pas la grande joie. C’est vraiment dommage”.

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