Philippe Ollier : « Mayverick (Compper) a été dégouté du foot. Il a arrêté directement. Mentalement, il avait vraiment pris une belle claque »
L’entraineur de Lège-Cap Ferret, Philippe Ollier est longuement revenu sur la seconde chance qui a été donnée à l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, Mayverick Compper, qui s’est finalement reconstruit à l’USLCF, pour signer à l’AS Monaco.
« C’est typiquement l’intersaison qui a amené ce genre de joueur. Ce sont des profils, comme beaucoup de joueurs qui passent par des centres de formation, où la préformation d’un club pro, des profils de joueurs qui lâchent à un moment donné car le club ne les conserve pas, car ils n’ont peut-être pas ce qu’il faut à un instant T. Ils ne correspondent peut-être pas au profil que le club recherche ou que la Ligue 1 ou la Ligue 2 recherchent, comme des grands gabarits, costauds, tout ça… Aujourd’hui, dans l’équipe j’ai plusieurs profils comme ça, comme Thomas Luga. Pau est venu le voir plusieurs fois. Thomas Penalva aussi, tous les deux sont formés aux Girondins. On peut donc parler de Mayverick Compper, un joueur qui lui aussi a été formé aux Girondins. Il arrivait de Guadeloupe et était formé attaquant, puis il est passé défenseur aux Girondins. Il y est passé de 15 ans à 19 ans, U17 et U19 avec un peu de National 3. Il n’a pas été conservé. Après, il y a toujours le problème de l’entourage, des agents, qui font croire monts et merveilles, le joueur qui part faire des essais à droite, à gauche, en Belgique, partout… Au final, il n’a rien eu du tout, il a été dégouté du foot. Il a arrêté directement. Il s’est retrouvé à ne plus jouer au foot, il était coiffeur depuis un an, sans jouer. Moi, j’aime bien ce genre de défi, où il faut relever des joueurs qui ont de belles qualités. Cela passe par un travail psychologique, mental. Je dis souvent qu’un entraineur c’est un papa, un psychologue, un commercial… Il doit être capable de relever ce genre de joueur et de lui apporter un réel plus. Mayverick, au départ, ça a été très très dur puisque physiquement c’était catastrophique. Et ce n’est pas un joueur qui est fait pour faire de gros efforts physiques, donc il fallait vraiment le bouger sur cette partie-là. Mentalement, il avait vraiment pris une belle claque. Il a fallu travailler, on a eu plusieurs échanges où je l’ai reboosté et vraiment piqué. Et il attendu son tour. Quand son tour est venu, il a eu le bon recruteur, la personne qui vient à un endroit… Il est venu jouer à Bayonne, dans l’axe, et il a fait un très gros match. Plusieurs clubs étaient venus pour voir deux ou trois joueurs de chez nous, mais pas lui, et au final il a tapé dans l’œil. Ils l’ont revu quand il a joué en Coupe de France contre Châteauroux, là aussi il a fait une belle rentrée. Il a aussi été titulaire à Poitiers, on a fait un gros match, il a été vraiment énorme aussi. Il a justifié pourquoi il est passé par le centre de formation des Girondins. Maintenant, cela fait partie du cursus de joueur qui, des fois, a des échecs, et ne passe pas en pro. Cela fait partie des surprises comme Valbuena, Lees-Melou, qui n’y arrivent pas par le club pro, mais y arrivent par le club amateur à se relancer »