Philippe Fargeon : « J’avais refusé la Suisse en disant qu’il n’y avait qu’un emblème que je pourrai mettre sur le cœur, c’était le coq »

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    Pour Le Podcast des Légendes, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Philippe Fargeon, s’est exprimé sur sa première sélection en Equipe de France. Comment était-il mentalement à ce moment-là ?

    « D’abord, on vient d’être Champion de France, et il y a encore la finale de la Coupe de France à jouer. Donc à ce moment-là, il y a encore un match. C’est super, je vais porter le maillot de l’Equipe de France, ce sont des étapes… C’est peut-être malheureux, mais je n’ai pas d’ambition plus que ça. J’ai toujours dit que je voulais être footballeur professionnel, être Champion de France, gagner la Coupe de France, et jouer en Equipe de France. Depuis tout gamin je me suis dit ça. Et j’ai peut-être atteint ces objectifs un peu trop tôt (sourire). C’était en quelque sorte fini, je n’ai pas eu la force peut-être de me trouver une nouvelle motivation pour aller plus haut. Ou peut-être que je n’avais pas les qualités… ».

    Sur cette première rencontre, il n’a aucune certitude qu’il va être titulaire.

    « Du tout. Je suis sélectionné, mais il y a la Coupe de France à jouer. On joue la Coupe de France, le lendemain on prend le train pour la ramener à Bordeaux. Chaban Delmas nous accueille à la mairie, puis à 17 heures on prend l’avion pour retourner à Paris, pour rejoindre l’Equipe de France… Il devait y avoir Jean Tigana, José Touré, Jean-Marc Ferreri, Jean-Christophe Thouvenel et moi. Les cinq de Bordeaux, on repart à 17 heures pour rejoindre Paris, et un stage à Chantilly. On jouait en Norvège, donc on avait quelques jours avant ça. Ça va très vite… ».

    Il finit par rentrer à la 75ème minute donc, face à la Norvège.

    « C’est ma première sélection. Ce qui se passe dans ma tête ? Oui, je m’en souviens, parce que quand je jouais en Suisse, on m’avait sollicité pour porter le maillot de l’équipe Suisse. J’avais refusé en disant qu’il n’y avait qu’un emblème que je pourrai mettre sur le cœur, c’était le coq. On m’avait un peu critiqué, me disant que je rêvais un peu, parce que je jouais en Suisse : ‘tu crois quoi ?’. Dans ma tête, on m’avait surtout fait comprendre que j’avais une opportunité de jouer en Suisse, que j’avais refusé pour un espoir somme toute minime, voire impossible, de porter le maillot de l’Equipe de France. Donc quand j’ai eu ce maillot, ce coq sur le cœur… J’y ai pensé à ce moment-là, bien sûr. Pour moi, il n’y avait de toute façon même pas de question à se poser, même si la Suisse faisait des résultats à un moment : c’était le coq et rien d’autre ».

    Retranscription Girondins4Ever