[Avant Bordeaux-Nice] Dans la tête de Jean-Louis Gasset…
L’opinion publique et les médias sont souvent versatiles
Agréablement surpris par l’état d’esprit et la nouvelle solidité
de l’équipe girondine pour les débuts de Jean-Louis
Gasset et Ghislain Printant, il a suffi
d’une défaite à Lens (match « lamentable » il est vrai)
pour distiller sur la toile et dans les journaux le doute sur les
qualités de ce groupe.
Après le match de Marseille (3-1) l’année dernière, tout le projet
avait été remis en cause et tous les défauts avaient pris le pas
sur les promesses de l’été.
Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant doivent faire réagir le groupe… et vite
Deux matchs à domicile contre Nice et Dijon pour remettre les têtes à l’endroit, se servir de tous les ingrédients (technique, physique, cohésion) qui ont manqué dans cette dernière rencontre pour piquer chaque joueur, son égo afin de comprendre que l’ambition doit être assumée sur le terrain et non dans les discours.
Jean-Louis Gasset a été le premier à reconnaître ses erreurs, sûrement pour protéger son groupe, bientôt suivi par plusieurs joueurs. Place aux actes !
Jean-Louis Gasset et les choix clairs
Bien entendu, les joueurs sont les premiers responsables de la débâcle de samedi. Mais pour être complètement honnête, notre inquiétude avait déjà commencé à l’énoncé des équipes 1h avant le coup d’envoi.
Notre entraîneur va devoir faire des choix sur ses hommes, sa
tactique (même si elle peut être évolutive) et ainsi nous proposer
une continuité indispensable pour la complémentarité, la confiance
et la création d’une identité de jeu afin que le groupe
progresse.
Depuis plusieurs années, trop de principes de jeu, de schémas, de
turnover à l’intérieur du 11 girondin nous ont empêchés de
connaître la vraie valeur de ce groupe.
Jean-Louis Gasset doit définir clairement :
– La tactique
En finir, bannir ce 3-5-2 définitivement pas adapté à la lenteur de
Loris Benito, aux problèmes physiques récurrents
de Youssouf Sabaly ou aux difficultés offensives
d’Enock Kwateng.
Et que dire des faux pistons, Rémi Oudin en plein
doute à l’instar de Samuel Kalu l’année dernière.
On pourrait rajouter François Kamano à cette liste
et le problème des centraux mal à l’aise dans la défense à 3
(Edson Mexer, Pablo).
Effectivement cette tactique fonctionne dans d’autres clubs en
France mais lorsque l’on voit le volume de jeu et la vélocité de
Léo Dubois ou Maxwel Cornet à
Lyon et Arnaud Souquet à Montpellier dans
leur rôle de piston, on comprend l’intérêt et les caractéristiques
des joueurs idoines à ce schéma.
– L’épine dorsale
Dans les grandes saisons des Girondins, les 2 derniers titres par
exemple, l’épine dorsale (gardien de but, défenseurs centraux,
milieu défensif(s), meneur de jeu et attaquant(s)) était
parfaitement définie.
Ainsi lors du premier passage de Jean-Louis Gasset et Laurent Blanc, l’année du titre en 2009, elle était constitué par Ulrich Ramé, Marc Planus et Souleymane Diawara, Alou Diarra, Yoann Gourcuff et Marouane Chamakh.
En 1999, sous la houlette d’Elie Baup, Ulrich Ramé (déjà lui), Nisa Saveljic et Hervé Alicarte, Michel Pavon, Johan Micoud (et Ali Benarbia), Lilian Laslandes et Sylvain Wiltord.
Même si ces joueurs étaient indiscutables (par rapport à une
plus grande homogénéité de notre groupe actuel), une épine dorsale
qui enchaîne les rencontres permettrait une meilleure stabilité à
tous les niveaux de notre jeu.
Sans parler de la donnée économique avec une meilleure visibilité,
des meilleures statistiques entrainant une hausse de leurs valeurs
marchandes.
Benoit Costil est le numéro 1, pas de débat. En
défense centrale, Laurent Koscielny et
Pablo sont les titulaires de par leur expérience
et leurs qualités (en cas de départ de ce dernier Paul Baysse
pourrait endosser ce rôle), Otávio est
indéboulonnable et devant les clés du jeu reviennent à
Yacine Adli. Pour gagner en constance, en
maturité, il faut lui octroyer cette confiance indispensable et lui
permettre d’accumuler des rencontres sans avoir l’impression de
jouer avec la pression de se retrouver sur le banc à chaque match
plus terne. Il suffit de voir la gestion du cas Adil
Aouchiche par Claude Puel à
Saint-Etienne pour comprendre que l’accélération de l’apprentissage
passe d’abord par le terrain. Devant, même constat pour
Josh Maja.
Il a souvent marqué depuis son arrivée pour se retrouver le match
suivant et parfois pendant plusieurs matchs sur le banc. Un buteur
a besoin de la confiance de son entraîneur pour s’exprimer au mieux
et ne pas perdre ses repères de buteur. De plus, pour ces deux
joueurs, les automatismes avec le reste de l’équipe ne viendront
pas s’ils jouent par intermittence. Enfin, en complètement de cette
épine dorsale, Nicolas De Préville, par son
activité, sa percussion et parfois pour ses coups de pieds arrêtés,
a une longueur d’avance dans une position offensive excentrée (à
droite et à gauche).
Reims et Angers, match référence
Deux matchs, à Reims et à Angers peuvent être utilisés comme
base de travail pour composer la tactique la plus à même de mettre
en valeur notre effectif.
Certains diront que le match contre Reims était un simple match
amical. Mais pendant 90 minutes, on a vu collectivement ce qu’on
attendait depuis la prise de fonction de Paulo
Sousa.
Une défense à 4, comme face à Angers mais surtout un triangle à 3
(Otavio-Mehdi Zerkane et Ruben
Pardo) qui nous avait donné une assise défensive et
technique vraiment intéressante. De plus, ce trio permet plus de
liberté aux deux excentrés et une position plus haute sur le
terrain. Et comme il n’y a jamais de hasard, on avait vu un bon
Rémi Oudin par exemple.
Contre Angers, le 4-3-2-1 avait confirmé la solidité ressentie lors
du dernier match de Paulo Sousa à Reims,
l’explosivité en contre de Nicolas de Préville et
le but de renard de Josh Maja avaient fait la
différence. Moins de contrôle du ballon et plus d’explosivité. Et
si l’alliage de ces deux formules était une des clés des succès
futurs de notre équipe ?
Une équipe avec 4 défenseurs et une évolution avec un triangle
(Otavio- Toma Basic (même si le joueur semble
avoir la tête ailleurs, Jean-Louis Gasset n’a pas pas beaucoup de
choix à ce poste) – Yacine Adli) contre Nice
(absence de Mehdi Zerkane et blessure de
Ruben Pardo) permettant aux excentrés de
constituer le premier rideau défensif (plus haut sur le terrain, de
percuter et d’alterner plus librement à droite et à gauche). Nous
verrons plus bas qui pourraient tenir ces rôles.
Ce 4-3-2-1 pouvant se modifier en 4-2-3-1 ou
4-4-2 pendant le match, en position offensive ou défensive
(voir ci-dessous).
Rémi Oudin, Hwang Ui-Jo et Loris Benito… passages sur le banc
Ces trois joueurs éprouvent les mêmes difficultés à convaincre depuis le début de saison. Aucune différence balle aux pieds pour Hwang Ui-Jo, difficultés offensives et défensives dans une défense à 3 ou 4 pour Loris Benito et Rémi Oudin semble complètement perdu dans cette position entre défense et attaque. Devenir remplaçant n’est pas forcément une punition mais une remise en question obligatoire pour ces joueurs qui peuvent et doivent apporter plus. La stabilisation tactique, si elle a lieu, pourrait leur permettre de réintégrer au mieux l’équipe type. A eux de rentrer pour 15, 20 ou 30 minutes avec les « crocs » et dans de meilleures dispositions pour retrouver leur place.
Quels joueurs pour percutés ?
Devant l’incapacité actuelle de Rémi Oudin et
Hwang Ui-Jo à déstabiliser et à déborder sur les
côtés, Nicolas De Préville et Samuel
Kalu, en alternance sur les côtés droit et gauche, aidés
par la qualité de passes de Ruben Pardo et
Yacine Adli, sont les seuls à pouvoir créer du
danger (ne parlons pas encore de panique !) dans les défenses
adverses. Par contre, ils ont parfois tendance à trop porter le
ballon, ils doivent jouer plus simple, plus vertical et ne pas
oublier de centrer !
Pratiquement aucun centre depuis la reprise que ce soit de nos
arrières ou de nos ailiers.
Varier entre « rentrer dans la boîte », les dédoublements
et les centres »… jouer plus simple comme l’a exprimé
Jean-Louis Gasset au coup de sifflet final samedi
soir.
Le dernier chantier… arrière droit, arrière gauche
Youssouf Sabaly court beaucoup mais pour quel
résultat, combien de centres de qualité ? Combien de passes
décisives ? (1 passe décisive l’année dernière). Le joueur semblait
fatigué contre Lens, peut-être le moment de lancer Enock
Kwateng, toujours solide quand on veut bien lui donner sa
chance. A gauche, on prend l’eau de partout. Renforcer le milieu à
3 aura sûrement comme vertu d’écoper un peu les nombreux trous
visibles lors des deux dernières rencontres.
Peut-être faut-il aller plus loin ?
Ismaël Sow, encensé en réserve, ronge son frein,
plus de 10 ans après avoir lancé un certain Benoit
Trémoulinas avec Laurent Blanc, il est
peut-être temps de le lancer dans le grand bain et faire un appel
d’air (regardons l’exemple stéphanois) à la jeune génération aux
dents longues (Sekou Mara, Gabriel
Lemoine, Logan Delaurier-Chaubet…).
Jean-Louis Gasset nous surprendra t-il et réussira t-il à relancer la machine ou comme ses prédécesseurs ou la bonne entame de championnat ne sera bientôt qu’un lointain souvenir ou un rêve d’été ?
Le schéma proposée contre Nice et ses évolutions possibles :