[J3] L’analyse complète de Bordeaux-Lyon (Tops, Flops, joueur par joueur; tactique)

    (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport)

    Au lendemain du match nul entre les bordelais et les lyonnais et après trois journées de championnat, nous pouvons tirer des enseignements sur les premières semaines de l’ère Jean-Louis Gasset.

    Une solidité et un état d’esprit irréprochable

    Après les deux premières journées et zéro but encaissé, nous avions loué la solidité défensive et l’envie de l’équipe de faire corps ensemble sur le terrain. Bien entendu, ce ressenti demandait une confirmation face à un cador de notre championnat. Après ce match, on ressent une certaine fierté quand nos couleurs sont défendues avec tant d’abnégation.
    Tout au long du match, nous avons vu des joueurs se « dépouiller » les uns pour les autres. Il y a avait toujours, une tête, une jambe pour contrecarrer les actions offensives de l’équipe de Rudi Garcia. Bien entendu sur le tir croisé d’Houssem Aouar, le poteau nous a secondé avec réussite mais si Bordeaux n’a encaissé aucun but lors des trois premières rencontres, il le doit à un état d’esprit et un mental en total opposition avec l’année dernière.

    Dans cette défense, Benoit Costil (6) est rassurant et la paire Paul Baysse (6,5) et Laurent Kolscielny (6,5) semble pour le moment indéboulonnable même avec le retour de blessure de Pablo. Loris Benito (5,5) a semblé fatigué et emprunté après sa parenthèse internationale et Youssouf Sabaly (6,5) a fait de nombreuses courses vers l’avant même si il a été parfois un peu brouillon.

    La solidité de cette défense est aussi le fruit du pressing constant, des kilomètres parcourus par nos deux milieux défensifs Otávio (6,5) et Toma Basic (6,5). La perte envisagée du croate d’ici la fin du mercato pourrait effriter l’édifice bordelais.

    De la confiance emmagasinée

    Cette citadelle imprenable est la base d’une saison réussie, elle permet également de prendre confiance en plus de cimenter le groupe. Alors qu’on croyait l’équipe au bord de la rupture, les 10 dernières minutes auraient pu faire basculer la rencontre à notre avantage.

    (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport)

    Une profondeur de banc non négligeable

    Si Bordeaux a mieux terminé la partie, cela peut s’expliquer par les changements en cours de match. L’entrée de Yacine Adli a permis de remettre le pied sur le ballon, l’entrée de Josh Maja fait tout de suite peser un danger dans la surface de réparation, quand on y arrive évidemment.

    On peut y ajouter l’apport de l’expérimenté Jimmy Briand pour sa capacité de conservation du ballon qui permet de remonter un bloc trop bas. Ruben Pardo, Mehdi Zerkane au milieu et le retour de Pablo vont permettre d’offrir à Jean-Louis Gasset d’autres possibilités de schéma en cours de match pour déstabiliser l’adversaire.

    Une animation offensive pauvre

    Dans cette soirée où on ne peut rien reprocher aux joueurs sur leur investissement, le regret vient dans la pauvreté du jeu offensif.
    Rémi Oudin (5,5) a passé sa soirée à défendre, Nicolas de Préville (6) volontaire mais brouillon a des difficultés à temporiser comme un vrai numéro dix ou relayeur, seul Samuel Kalu (5,5) a tenté de provoquer pour amener le danger mais malgré quelques fulgurances, il semble encore un peu en deçà physiquement. Et que dire de Hwang Ui-Jo (5), toujours aussi généreux dans l’effort mais qui a passé tellement de temps à courir dans le vide.

    La phase 2 ?

    Avant cette rencontre dans l’analyse d’avant-match (« dans la tête de Jean-Louis Gasset »), nous avions soulevé les clés du match notamment la faculté à défendre ensemble et en bloc, nous avions également parlé de l’importance d’avoir une palette plus large que de tenter de passer dans le dos des latéraux de ce schéma en 3-5-2. Nous avions posé la question de la présence d’un Ruben Pardo (pensant que Yacine Adli serait trop juste physiquement) au cœur du jeu pour varier le tempo de notre équipe. L’absence d’un joueur qui fait jouer ses partenaires et des profils trop similaires sur le terrain (Rémi Oudin, Samuel Kalu, Nicolas De Préville voir Hwang Ui-Jo) a semblé rendre notre jeu offensif trop facilement lisible. L’absence d’un véritable avant-centre Josh Maja ou à un degré moindre Jimmy Briand nous a empêché de peser dans la surface adverse.

    Après avoir trouvé son équilibre défensif, Jean-Louis Gasset devra, dans les prochaines semaines, trouver l’équilibre afin de développer une animation offensive variée et plus efficace. Il a sur le banc des joueurs qui peuvent apporter des couleurs, des palettes différentes au jeu bordelais à lui de créer de savants mélanges pour éviter que notre jeu ne devienne soporifique à force de ne penser qu’à défendre. Adepte de la possession et du « beau jeu » avec son ami Laurent Blanc, nous n’avons aucun doute que des changements interviendront dès la semaine prochaine pour tenter de récupérer les deux points à Lens que nous venons de perdre sur notre terrain.

    (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport)

     

    Les Tops

    0 – 3 matchs et aucun but encaissé, Bordeaux a une base solide avec ces 4 rocs (Laurent Koscielny (6,5) – Paul Baysse (6,5) – Otávio (6,5) et Toma Basic (6,5) qui ont encore colmaté toutes les brèches ce soir.

    Rémi Oudin (6) – Il s’est sacrifié dans ce rôle (presque) d’arrière gauche avec une abnégation et une envie pendant 90 minutes. Il a souvent été pris dans son dos par un Léo Dubois offensif et rapide mais il n’a jamais arrêté de défendre.

    Youssouf Sabaly (6,5) – Il a arpenté son couloir droit avec gourmandise tout au long du match.
    Parfois il confond un peu vitesse et précipitation et il n’a finalement quasiment jamais centré mais il apporte souvent le surnombre à droite

    La solidarité – Bordeaux a un groupe, Bordeaux a une équipe qui vit bien ensemble à l’extérieur du terrain et qui a montré encore une fois une grande force mentale et une cohésion à tout épreuve.

    Les Flops

    Hwang Ui-Jo (5) – Comme depuis son arrivée à Bordeaux, il ne ménage pas ses efforts dans le pressing mais il n’a jamais pesé dans ce rôle d’attaquant. Souvent des courses dans le vide, il a eu très peu de ballon.

    L’animation offensive – Les joueurs ont beaucoup couru, beaucoup défendu, au détriment d’une animation offensive quasi inexistante. L’entrée en jeu de Yacine Adli puis de Josh Maja ont amené un peu plus de danger dans les 30 derniers mètres Lyonnais. Trop juste néanmoins pour espérer prendre les 3 points.

    Feuille de Match

    A Bordeaux (Matmut Atlantique), Girondins de Bordeaux et OL 0-0. Temps doux, pelouse en bon état. 5000 spectateurs environ.
    Arbitre : M. Buquet.
    Avertissements pour Bordeaux : Otávio (56e), Briand (79e). Pour l’OL : Dembélé (22e), Marcelo (30e), Andersen (68e).
    Bordeaux : Costil – Sabaly, Baysse, Koscielny (cap), Benito – Otavio, Basic –Kalu (Adli 62e), De Préville (Maja 74e), Oudin (Poundje 90e + 2) – Hwang (Briand 74e). Entraîneur : Jean-Louis Gasset.
    Lyon : Lopes –Andersen, Marcelo, Denayer  – Dubois, Caqueret, Guimaraes (Mendes 59e), Cornet – Memphis (cap) (Kadewere 73e) – Toko Ekambi (Cherki 83e), Dembélé (Aouar 59e). Entraîneur : Rudi Garcia.