Florian Brunet : “On lui a demandé ce qui s’était passé entre le 27 juin et maintenant. Il nous a répondu ‘je suis devenu maire de Bordeaux’. Au moins il est franc…”

    Florian Brunet, sur GirondinsAnalyse, a fait le point sur la décision des Ultramarines de couper court à toute discussion avec la mairie de Bordeaux et Pierre Hurmic.

    « Je suis satisfait quelque part. Parce que rien de ce qui s’est passé ce matin n’était improvisé. On savait depuis lundi que Poupard serait présent. Donc immédiatement on a pris vraiment ça pour une trahison. La mairie était très sensible à cette question. Nous, on l’alarme depuis plusieurs mois sur un point qui nous inquiète beaucoup, la stabilisation du service de sécurité. Gérer une tribune populaire avec une moyenne d’âge de 25 ans, avec parfois des milliers de personnes, ça nécessite beaucoup de choses, qui devenaient hypothétiques avec Arnaud Poupard, qui est censé prendre la place de David Lafarge. On ne gère pas une tribune comme ça en claquant des doigts, il faut qu’il y ait une relation de confiance. Le partenariat, la vie en commun avec les stadiers à domicile comme à l’extérieur, ça ne s’invente pas. C’est quelque chose de très fragile, à laquelle il faut faire très attention. Depuis plusieurs mois on alerte la mairie sur le remplacement de David Lafarge par Arnaud Poupard, qui va déstabiliser quelque chose d’institutionnalisé depuis 20 ans et qui marchait très bien. On est vraiment dans un climat où Longuépée cherche à nous faire déraper, et Poupard nous enrage parce qu’on repart totalement de zéro, et on n’a pas du tout envie de travailler avec lui, il n’a aucune légitimité. David est écarté pour l’unique raison d’avoir notre confiance. Et ça, Longuépée ne le supporte pas alors. Il a cru bon, alors que soi-disant il y a de l’argent nulle part, de rajouter un salaire. D’ailleurs David Lafarge a toujours le titre de responsable sécurité, et c’est quelque chose dans le monde du travail d’extrêmement borderline, et illégal. Il a été remplacé à son poste par une autre personne tout en ayant toujours le poste. C’est quand même du grand art. La mairie est au courant de tout ça. Si Poupard monte les stadiers contre nous, s’il attaque la liberté d’expression, s’il fait asseoir les gens comme face à Nantes, à un moment donné ça peut déraper. Donc on alerte la mairie depuis plusieurs mois. Que personne ne croit qu’on est dupes, évidemment que depuis le départ, que ce soit avec Hurmic ou DaGrosa, Varela, qui vous voulez, on ne fait confiance à personne. On se méfie de tout le monde. Hurmic, on n’a jamais été dupes, mais quelque part, à un moment donné, il nous a aidés dans une guerre d’opinion, et que Longuépée doive partir, il le disait… Il est venu le 27 juin, ça a fait débat chez nous car on tient à notre apolitisme. C’est quelque chose qui est dans les valeurs de la tribune. Si la tribune est antiraciste, elle se revendique totalement apolitique. On a toujours parlé avec eux, mais à tous, sauf l’extrême droite, parce que ce sont des représentants du peuple. Les Girondins de Bordeaux est une institution qui fait rejaillir l’image de la ville, c’est tout à fait normal que les représentants du peuple de la ville se soucient du devenir du club de la ville. On n’a jamais été dupes […] C’est un acte fort d’être là le 27 juin, la première revendication était la démission de Longuépée. Hurmic a validé tout ça. On a eu plusieurs réunions, plusieurs travaux en commun. On a senti le discours s’apaiser, ça nous énervait de plus en plus. Alors, on n’est pas surpris… On lui a quand même demandé ce qui s’était passé entre le 27 juin et maintenant. Il nous a répondu ‘je suis devenu maire de Bordeaux’. Au moins il est franc… Mais on n’est pas des moutons de panurge ».

    Retranscription Girondins4Ever