Xavier Giraudon : “Je m’en veux un peu. Il y avait une sorte de bienveillance qui voulait qu’on leur laisse un peu de temps. Mais non, ils ont détruit beaucoup de choses”
Sur Girondins Analyse, Xavier Giraudon est revenu sur le rachat des Girondins de Bordeaux par GACP/ King Street, s’en voulant de ne pas avoir dénoncé médiatiquement plus rapidement les nombreuses incohérences.
“Je vais faire une distinction et regretter que l’on n’ait pas vu plus tôt ce que les supporters ont dénoncé par rapport à ce double actionnariat qui n’est jamais bon. Deux actionnaires, quoiqu’il arrive ce n’est jamais bon. Soit ils sont sur la même longueur d’onde mais s’ils sont sur la même longueur d’onde, il y en a un qui prend des parts de l’autre et il y a un numéro 1 et un numéro 2. C’est vrai pour les entraineurs, c’est vrai pour les présidents. Ce sont des fonds de pension, on savait comment ils fonctionnaient. On a été peut-être un peu trop bienveillants par rapport à l’envie de voir un actionnaire arriver à Bordeaux. Avec les sommes qu’ils déposaient sur la table, avec le passif, on aurait dû être vigilant. Je pense qu’on a aussi un peu été ébloui par l’aura de Paulo Sousa, qui je pense est un vrai bon mec, un entraineur intelligent, mais qui a eu ce défaut de vouloir faire jouer son équipe comme si c’était la Fiorentina ou le Milan AC. Je pense qu’un bon entraineur aujourd’hui, c’est quelqu’un qui est capable de s’adapter aux joueurs qu’on lui propose et le jeu que proposait Paulo Sousa était incompatible avec l’effectif qu’il avait. C’était suicidaire. Il ne pouvait pas jouer en 3-5-2 avec Benito à gauche, avec les joueurs qu’il avait. C’était impossible. Je pense qu’il a voulu mourir avec ses idées. Il a vite compris que ce n’était pas possible et ensuite on est entré dans un trading de base. Donc premier regret c’est de ne pas avoir su avant qu’il y ait l’opération Nouslesgirondins, et là je m’en veux un peu car plusieurs fois je lui ai laissé du temps à cet actionnaire-là et de voir que GACP ça ne fonctionnait pas et que ça ne fonctionnerait jamais… J’ai mis un peu trop de temps et c’est un regret personnel car il y avait une sorte de bienveillance qui voulait qu’on leur laisse un peu de temps. Mais non, ils ont détruit beaucoup de choses”.