Yann Fossurier : “Il avait deux clubs qui permettent d’optimiser sa stratégie basée sur le trading. Il manquait une pierre à l’édifice : Bordeaux”

    (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

    Dans le dernier podcast de Sud Ouest (en audio en bas de page), Yann Fossurier, journaliste à France 3 Lille, s’est exprimé sur le “retour” de Gérard Lopez dans le football, du moins en Ligue 1, aux Girondins de Bordeaux. « Ca ne m’a pas tout à fait surpris qu’il revienne dans le foot aussi vite, dans le sens où il avait encore deux clubs de football. Il y a eu des périodes où ça a un peu tangué, notamment cet hiver pour Mouscron et Boavista. Il avait une organisation. Il y avait un club phare, le LOSC, qu’il n’avait plus, et deux clubs derrière qui permettent d’optimiser sa stratégie basée sur le trading. Il manquait une pierre à l’édifice, et la logique c’était qu’il reprenne pied dans un club. Dans les rumeurs, on avait parlé de clubs en Italie, en Angleterre, et donc ça a été Bordeaux. Le plus étonnant n’est pas nécessairement que Gérard Lopez se relance dans un club de foot, c’est surtout avec quels soutiens et avec quels partenaires ».

    Puis le journaliste revint sur son éviction du LOSC par le fonds d’investissement Eliott. « La DNCG a publié les comptes de la saison 2019-2020. Si on regarde les chiffres, on voit clairement que le LOSC a des soucis de liquidités. Au-delà de la capacité de remboursement, il y avait un vrai problème de trésorerie. Il n’y avait plus assez d’argent pour faire tourner la machine, donc il fallait prendre une décision […] Quant à l’argument de l’actif joueurs, il est toujours virtuel tant que vous n’avez pas vendu. Ce n’est un actif monétisable, qui plus est dans un marché des transferts qui est en reflux. L’évaluation à 330M€ est quand même très optimiste. Il y a eu deux ventes récemment, Maignan pour 15M€… Ce n’est pas le chiffre qui avait été envisagé. Soumaré, on entendait dire qu’il y avait des offres à 40-50M€. Il est parti à Leicester pour un peu plus de 20M€. On n’est pas sur un marché ultra porteur, et en plus on avait des situations contractuelles de joueurs qui n’avaient plus qu’un an de contrat, et la valeur décroit. C’est un des reproches qui est fait à Gérard Lopez par des gens de Merlyn, c’est de dire qu’il ne résonne qu’en termes capitalistique, en termes de valorisation d’actifs. Or, un club ce n’est pas que ça, c’est une gestion au quotidien, de la trésorerie, des flux de trésorerie qui doivent être là pour que le club puisse payer ses factures, ses salaires, et fonctionner normalement. Il y a 78M€ de dettes sur transferts, et 78M€ d’autres dettes qui comprennent notamment la dette fiscale et la dette fournisseurs. On a quand même une trésorerie super tendue ».

    Retranscription Girondins4Ever