Yon Ecenarro : “Tous les soirs il doit l’appeler, et lui-même l’a dit dans une interview, il ne sait pas s’il va avoir son père au téléphone le soir même”

    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, Yon Ecenarro, consultant pour la radio, s’est exprimé sur le fait qu’un joueur peut rater un match quand il est dans une mauvaise passe psychologique. On lui a demandé si, quand il commente les matchs, il essayait de l’avoir à l’esprit ou faut-il l’avoir à l’esprit ?

    Les deux ! J’essaye de l’avoir à l’esprit et il faut l’avoir à l’esprit. J’ai un cas qui me vient de suite en tête c’est Danylo Ignatenko. Il est d’origine ukrainienne, on sait que son père est sur le front le plus chaud entre l’Ukraine et la Russie. Tous les soirs il doit l’appeler, et lui-même l’a dit dans une interview, il ne sait pas s’il va avoir son père au téléphone le soir même. On ne peut pas raisonnablement dire que ça n’a aucune incidence sur son niveau de jeu, que le mental n’y joue pas. Plus généralement, on a aussi remarqué pour d’autres raisons qui sont moins extrêmes, que les brésiliens – et je ne parle pas des argentins – en général, c’est rare qu’ils arrivent directement à niveau parce qu’ils ont des habitudes beaucoup plus enracinées, familiales. Ce sentiment de mal être quand ils quittent leur pays et ce n’est pas rare. On se rappelle d’un qui est devenu une idole au PSG c’était Rai. Il quittait pour la première fois son pays, alors qu’il était international et il a mis un an où il ne mettait pas un pied devant l’autre. Après c’est devenu une vedette. Ce n’était pas dans l’extrême mais on voit que le mental, le bien-être, le fait d’avoir un socle familial stable, ça y joue, comme dans la vraie vie.”

    Retranscription Girondins4Ever