Jérémy Moulard : “Il y a de plus en plus d’américains fortunés qui choisissent notamment d’investir en Europe sur des marques sportives qui sont plus faibles”

    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, Jérémy Moulard, chercheur et consultant en management du sport à l’institut des sciences et du sport de Lausanne, s’est exprimé concernant la possible venue de fonds d’investissement. On lui a demandé combien de temps pouvait rester un fonds d’investissement en général, quand on parle de moyen et long terme.

    C’est un curseur qui est plus sur du 5-6 ans, notamment s’ils arrivent sur le côté minoritaire. L’objectif j’imagine pour Gérard Lopez c’est de pouvoir avoir des actifs financiers sur du court terme pour pouvoir investir en ressource joueurs. On le sait aujourd’hui, plus les salaires sont hauts, plus on a une performance sportive importante généralement, ce qui permettrait de remonter en Ligue 1. L’intérêt pour les fonds d’investissement c’est de possiblement acheter des parts aujourd’hui, qui sont plus faibles en termes de valeurs, étant donné que le club est en Ligue 2. Puis potentiellement récupérer son argent, voire un peu plus dans 4-5 ans, quand le club – et je vous le souhaite encore une fois – sera en Ligue 1 et potentiellement en Coupe d’Europe. Les valeurs seront beaucoup plus importantes.”

    Est-ce que ce sont des modèles qui ont été appliqués ailleurs ?

    “On se rend compte qu’il y a beaucoup d’investisseurs américains. Pourquoi ? Parce que le marché étasunien est totalement saturé. Les clubs sportifs sont valorisés à plusieurs milliards de dollars là-bas, alors qu’il y a 10-15 ans encore ils étaient valorisés à 300-400-500 millions. Certaines personnes se font beaucoup d’argent et aujourd’hui il est très, très cher et très difficile d’acquérir des franchises américaines. De ce fait, il y a de plus en plus d’américains fortunés qui choisissent notamment d’investir en Europe sur des marques sportives qui sont plus faibles aujourd’hui mais qui sont tout aussi connues. On voit notamment Arsenal, on voit Manchester, on voit Tottenham. On a vu Paris mais avec un modèle non américain.  Puis malheureusement, pour les amoureux des années 90 et 2000, le football français très francophone va être amené à disparaître puisque dans 5 ou 10 ans, très, très peu de clubs professionnels seront encore sous entité française de part la nécessité économique que demande aujourd’hui la bulle, l’écosystème du sport professionnel, l’augmentation des salaires et des indemnités de transferts.”

    Retranscription Girondins4Ever