Stéphane Ziani : “J’ai pu lire d’ailleurs encore beaucoup d’amertume chez ce Monsieur. J’espère qu’à son âge, je ne serai pas dans cet esprit-là”
Pour La Tribune Nantaise, l’ancien milieu de terrain des Girondins de Bordeaux, Stéphane Ziani, désormais coach de la réserve du FC Nantes, est revenu sur son différend avec Christian Gourcuff concernant la gestion de la formation, lorsque ce dernier était l’entraineur de l’équipe première des Canaris.
« Déjà, ce qu’il faut savoir, c’est que les coaches professionnels ont une facilité de communication. Nous, notre rôle de formateur, c’est être dans l’ombre, de ne pas communiquer. On n’a pas besoin de la lumière. Sauf que souvent, les coaches pros, il n’y a qu’un son de cloche… J’ai pu lire d’ailleurs à travers ses interviewes encore beaucoup d’amertume chez ce Monsieur. J’espère qu’à son âge, je ne serai pas dans cet esprit-là. On s’est réjouit de son arrivée à Nantes, on s’imaginait plein de choses, avec un partage de connaissances. On avait hâte de le découvrir au quotidien, c’était plutôt une bonne nouvelle pour nous. Ensuite, on a eu plusieurs réunions où au départ, il nous a clairement dit qu’il ne s’intéresserait qu’à l’équipe première. Bon, c’était comme ça. On était un peu déçus de ce manque de relations qu’il y avait car pour être très clair, elle était inexistante, on le croisait à peine. Heureusement que le maillot du FC Nantes nous rappelait qu’on avait le même maillot que les pros, et donc qu’on était dans le même club. Mais ensuite, on a appris que Monsieur Gourcuff, qui n’avait pas pris le temps de nous payer un café, s’intéressait à un projet sur l’ensemble du club. On était ravis de ça, car c’est ce qu’on demandait depuis un petit moment. La direction lui avait proposé ça car on était demandeurs. Là où a été notre point de désaccord, c’est sur ce fameux 4-4-2 qui était figé. Il marquait, lui, son projet sur le fait d’une organisation. On voulait échanger là-dessus pour dire que ce n’était pas la culture du FC Nantes de s’enterrer et de s’arrêter à une organisation, qu’on était plus sur des principes, mais de l’alerter d’une façon très positive. Puisqu’à priori, il venait humblement apporter sa pierre à l’édifice et juste être le leader, celui qui allait lancer un projet. Malheureusement, on s’est vite rendus compte qu’il voulait un copier-coller de tout ce qu’il avait fait auparavant, sans rentrer avec l’ADN du FC Nantes. Nous, on est des garants, et on n’avait pas envie de piétiner tout ce qu’avaient fait nos prédécesseurs. Et l’autre chose où j’étais un peu remonté contre lui c’est que pour justifier parfois ses contreperformances, forcément il visait exclusivement les jeunes. Je trouvais que c’était un peu facile de leur tirer dessus, alors que c’était eux qui avaient besoin de plus d’indulgence ».