Matthieu Rouveyre : “Ce cadeau est d’abord fait au propriétaire du club, King Street, un fonds spéculatif américain qui gère près de 20 milliards de dollars”

    Le vice-président du conseil départemental de Gironde, Matthieu Rouveyre, s’est exprimé sur le “cadeau” fait par la Métropole en baissant le loyer annuel du stade des Girondins de Bordeaux, en ces temps de pandémie. Voici ses propos.

    “Vendredi, les élus de la métropole seront amenés à voter une délibération octroyant 1,6 millions d’euros au Football Club des Girondins de Bordeaux destinée à alléger le montant du loyer du stade.

    Ce cadeau est d’abord fait au propriétaire du club, King Street, un fonds spéculatif américain qui gère près de 20 milliards de dollars.

    La presse spécialisée américaine a dévoilé il y a deux jours que ce “hedge fund” faisait partie des 20 fonds qui se sont enrichis pendant et grâce à la crise sanitaire.

    Au moment du “crack covid”, King Street adressait à ses investisseurs une lettre dans laquelle il indiquait être à la recherche “des grandes entreprises de haute qualité dont les dettes et les (demandes de) prêts ont été affectées par la débâcle

    L’argent public a été mobilisé pour accompagner ce club. La part publique consacrée au nouveau stade est de 275 millions d’euros dont 200 millions que nous remboursons chaque année pendant 30 ans.

    Il faut ajouter à ce montant les impôts normalement dûs par SBA (constructeur et exploitant du stade) qu’Alain Juppé avait décidé de faire prendre en charge par le public (la dernière estimation communiquée aux élus fait état d’un montant de 2,6 millions d’euros par an).

    L’argent public est rare, nous avons la responsabilité de le gérer au mieux. La métropole va devoir renoncer à 1 milliard d’euros d’investissement faute de recettes suffisantes pour assumer ses ambitions.

    Ça veut dire moins d’argent pour les transports, pour le logement, pour les entreprises confrontées à la crise sanitaire.

    Puissent les élus de la métropole recouvrer la raison, peuvent-ils dire non à ce fonds spéculatif. Le club est financièrement en difficulté mais son propriétaire est immensément riche, c’est à lui de faire le nécessaire, pas au contribuable girondin”