Cédric Carrasso : “Si on devait faire à chaque fois une première page avec des insultes de joueurs quand ils sont dans un vestiaire…”

    Pour LFTV, l’ancien gardien des Girondins de Bordeaux, Cédric Carrasso, est longuement revenu sur l’histoire du bus de Knysna, mais surtout ce qui l’a déclenché, à savoir l’éviction du groupe de Nicolas Anelka.

    « Cette histoire-là… Même nous, on n’a plus envie d’en parler. Mais ça a pris des proportions monumentales. Il y a plein de personnes qui se sont mis au milieu, et on se servait aussi d’un prétexte, de plein de choses qui se sont passées… Si un jour il y a certains gars qui aimeraient raconter du début à la fin ce que c’est de vivre ensemble, la Coupe du Monde… Quand tu as un pote qui se fait dégager du jour au lendemain, ça fait chier. Il y a plein de choses qui n’auraient pas dû être faites, mais au tout début, il n’y avait aucune intention chez les joueurs de nuire à l’image de l’Equipe de France. Au départ, ce n’est que l’interrogation du pourquoi on dégage notre pote alors qu’on n’est même pas au courant. Il n’y a rien d’autre. Oui, il y a eu des mots, qui ont été extrapolés dans les journaux… Si on devait faire à chaque fois une première page avec des insultes de joueurs quand ils sont dans un vestiaire… Je pense que tous les week-ends je vous sors une première page […] Je ne veux pas rentrer sur ce qui s’est passé, je reste terre à terre : football, copains, groupe. Des joueurs qui rentrent, en sortant des noms d’oiseau à la mi-temps, parce qu’ils ne sont pas contents et qu’ils viennent de se fritter avec leur entraineur… Que cela parte avec des mots incroyables, dans toutes les langues, et qu’on les comprend tous, ça arrive tout le temps dans un vestiaire : mais cinq minutes après c’est fini. Ça fait partie de la frustration du sportif. Quand tu joues une Coupe du Monde, que tu ne mets pas un pied devant l’autre, et qu’à un moment donné quelqu’un te parle et que tu lui sors ‘va te f**** nanana’, ok, mais ça arrive tout le temps ! Après, ça a pris des proportions incroyables ! Mais ça arrive tout le temps ! J’étais blessé, je n’étais pas dans le vestiaire du match contre le Mexique, je n’étais pas dans le bus non plus, mais j’étais proche de tout ça. Je suis quelqu’un qui analyse bien. Ce que je veux dire, c’est que ça aurait pu être n’importe lequel d’entre nous, en fait. C’était ce côté-là qui était difficile. Mais attention, il n’y a aucune excuse, il n’y a rien d’excusable, par rapport à tout ce qui s’est passé : c’est un gros regret. Mais je pense qu’il y avait beaucoup de frustration du groupe, de l’ampleur… A l’arrivée, quand on y repense, quand on voit les premiers jours de notre stage à Tignes pour se préparer… Il y a vraiment un groupe qui s’est créé. On a fait des choses incroyables ; on s’est massacrés dans la préparation, on a vécu des moments durs tous ensemble, on était prêts à en découdre. Et tout s’est plus ou moins effondré à cause de… Je pense qu’il y a eu une transition entre Tignes et l’Afrique du Sud où on a fait beaucoup trop de voyages, on s’est retrouvé dans des endroits… On est parti de Tignes à -15, en Tunisie, à l’Ile de la Réunion à 35 degrés… ».

    Et a t-il trouvé la taupe depuis ?

    « Je ne l’ai toujours pas trouvée moi non plus ! Je ne suis pas là pour débattre de ça de toute façon (rires) ».

    Retranscription Girondins4Ever