InterviewG4E. Cédric Hengbart : « J’étais un fan de Bordeaux quand j’étais jeune. Mais pour l’éthique et l’égalité, j’ai dû mal »
Nous l’avions interviewé il y a maintenant cinq ans, alors que nous étions en Ligue 1, et qu’il sortait de difficultés personnelles, notamment financières, lui qui a été escroqué dans des affaires immobilières. Ancien défenseur professionnel, que l’on identifie à un football qui pourrait nous rendre, nous, nostalgiques, Cédric Hengbart a remonté la pente, et se voue corps et âme à sa passion, le football. Samedi, il sera l’entraineur d’en face, celui du Blois Football 41, lui qui a supporté les Girondins de Bordeaux étant plus jeune. Un grand merci à lui pour le temps qu’il nous a accordé, son discours vrai, et son empathie envers les supporters bordelais. Entretien.
La dernière fois que nous nous sommes parlés, c’était en 2019, et vous remontiez la pente des suites d’une escroquerie immobilière… Comment allez-vous cinq ans plus tard ?
Je vais bien (sourire), la vie avance. On est humain et on est capable de remonter des pentes qui sont difficiles. Aujourd’hui je suis dans un dossier de surendettement donc je paye tous les mois, je rembourse tous les mois le fait d’avoir été endetté puis on avance dans la vie. Ca se passe bien footballistiquement, j’ai trouvé ma voie donc tout va bien.
Vous étiez alors entraîneur de R3, et vous êtes aujourd’hui en National 2. Parlez-nous de votre évolution/progression.
C’est simple j’ai commencé en R3 pour aider. J’ai passé mon BEF pour essayer de monter les échelons puis j’ai eu la chance d’être contacté par le Stade Malherbe de Caen et Yohan Eudeline qui était un ami, pour être adjoint des U17 Nationaux. Puis j’ai monté les échelons, j’ai été adjoint en National 2, j’ai été adjoint en Ligue 2 aussi quelques mois. Puis j’avais envie de passer de l’autre côté, c’est-à-dire que numéro 2 c’est bien, c’est gentil, mais on dépend toujours de quelqu’un. J’étais un peu freiné sur mes idées donc je voulais être numéro un. J’ai eu la chance que le président du Blois Foot, après s’être rencontrés, me propose ce poste. C’était à moi de prouver derrière. Donc depuis trois ans aujourd’hui, je suis entraîneur du Blois Foot.
Est-ce que Blois possède beaucoup de contrats fédéraux ?
Aujourd’hui on ne joue pas du tout dans la même cour. J’ai un seul contrat fédéral. J’ai beaucoup de contrats d’apprentissage où j’ai des obligations à côté. C’est-à-dire qu’il faut que les joueurs fassent des cours au moins une fois par semaine. J’ai des joueurs qui travaillent le midi dans des écoles. Aujourd’hui le salaire net moyen pour un joueur est de 1 400 euros donc on est très, très loin de ce que peuvent faire les Girondins de Bordeaux.
Vous vous entraînez à quel rythme par semaine ?
J’arrive à m’entraîner quasiment tous les jours et je double le mardi parce que j’ai beaucoup de jeunes. Je ne pourrais pas prendre des gens qui sont beaucoup plus âgés parce qu’ils seraient obligés de travailler plus pour le faire. Aujourd’hui, je m’entraîne comme un groupe pro sauf que je n’ai aucunes installations. J’ai juste un terrain de foot qui est catastrophique mais on arrive à s’entraîner dessus. Je n’ai pas de salle de musculation, je n’ai pas de terrain de repli. J’ai des vestiaires comme des vestiaires de clubs de niveau Régional donc on fait avec. Mais c’est vrai que les conditions d’entraînement au quotidien, surtout l’hiver, sont vraiment très difficiles.
Cela peut paraître étonnant pour un club de National 2…
Ouais ça paraît étonnant mais on dépend encore une fois de la ville. Ce n’est pas la même chose que Bordeaux. On dépend de la ville donc toutes les installations appartiennent à la ville. Des fois le terrain n’est pas tondu pendant quinze jours, des fois il n’est pas tracé. C’est compliqué à vivre au quotidien mais ce qui fait aussi notre force, c’est-à-dire que malgré tout ça, c’est ce que je leur dis, il n’y a pas d’excuses. Quand on arrive le samedi, on est onze contre onze et c’est le meilleur qui va gagner.
Cela fait trois saisons que vous êtes à Blois désormais. Votre président avait annoncé comme objectif le maintien avant de commencer le championnat. Est-ce toujours le cas ou les ambitions sont autres depuis ?
Si c’est toujours le cas ou si les ambitions ont été revues aujourd’hui ? Non, c’est toujours le cas. Aujourd’hui on a un budget qui est un des plus petits de notre groupe de National 2. J’ai quasiment perdu tout mon milieu de terrain à l’intersaison parce qu’on leur proposait des plus gros salaires et je ne pouvais pas rivaliser. Donc j’ai dû recruter des joueurs qui étaient du niveau en-dessous, des joueurs qui étaient dans un club et qui n’étaient pas gardés. J’ai dû reconstruire et tous les ans je reconstruis donc ce n’est jamais facile. Maintenant j’ai un super groupe. J’ai fait un super départ malgré les trois derniers matchs qui n’ont pas été à la hauteur de ce qu’on pouvait faire d’habitude. Mais le maintien est d’actualité. L’avantage par rapport aux deux dernières saisons c’est qu’il y a moins de descentes. On a quasiment connu six descentes l’année dernière, sur 14 équipes, donc c’était compliqué. Maintenant, c’est de se maintenir assez aisément puis après, comme tout entraîneur et tout joueur, s’il y a la possibilité de faire mieux, on le fera. On ne va pas crier victoire trop vite. J’ai un super groupe, l’équipe produit un super jeu. Donc c’est bien, je suis content de ce qu’on fait. Maintenant il va sûrement manquer pour être en haut mais on va s’accrocher.
Vous restez sur deux défaites en championnat, et une défaite en Coupe de France. Comment expliquer ces moins bons résultats par rapport au début de saison ?
La défaite contre Dinan en championnat, je pense qu’elle est imméritée. On méritait largement plus. Contre Bourges, ce que je craignais est arrivé. C’est-à-dire qu’il ne fallait pas prendre de but contre eux parce qu’ils étaient très solides défensivement, et on l’a pris au bout de deux minutes. Mais on a fait un bon match avec ballon, c’était très, très bien. Et puis en Coupe de France, je pense que c’est le seul match où on est passé à travers depuis le début du championnat. Malgré ça, on a quand même fait 1-1. On a été éliminés aux penaltys, on n’a pas été éliminés dans le jeu. Mais j’étais déçu de ce qu’on a produit sur ce dernier match. Les joueurs en sont conscients. On en a beaucoup parlé cette semaine, on s’est remis en question. On a vu les images. Aujourd’hui il faut qu’on reparte sur une dynamique positive. Maintenant, on a un adversaire qui est plus coriace que prévu mais on est prêts aujourd’hui à faire ce match.
Depuis, le temps a aussi passé concernant les Girondins, avec une descente aux enfers… Avez-vous suivi cela de loin, et quel est votre ressenti sur ce qui s’est passé ? Quelles en sont les raisons ?
Mon ressenti ? Il est compliqué. Déjà, je suis heureux de pouvoir avoir Bordeaux dans notre groupe. C’est une fierté professionnelle, entre guillemets, de joueur, d’entraîneur. Ça reste quand même un grand club. Maintenant je suis mitigé par rapport à tous les feuilletons qui se passent. Ce n’est pas à moi d’en juger aujourd’hui mais c’est vrai que je me pose beaucoup de questions sur la façon dont ça a été géré. Aujourd’hui ça pose beaucoup de problématiques à tout le monde. Même avec les supporters, l’organisation du match est compliquée. Il y a plein de choses qui me dépassent aujourd’hui. Je trouve que les Girondins de Bordeaux, n’ont pas eu des passe-droits, mais il y a eu des choses… enfin je ne sais pas, ce n’est pas à moi de le juger. Mais je trouve que ce n’est pas très cohérent. Maintenant, encore une fois, je préfère qu’ils soient dans notre groupe plutôt qu’en dessous. Ce n’est pas le souci mais il y a des clubs qui ont été sanctionnés beaucoup plus fort alors qu’il y avait peut-être moins de dettes.
Quelles sont les questions que vous vous posez ?
Passer d’un budget d’un million d’euros à huit millions d’euros alors qu’il y a je ne sais combien de dettes… Encore une fois je me pose des questions, je n’ai pas les réponses. Aujourd’hui, avec le budget que j’ai, je ne peux pas recruter un seul joueur après la période de Juillet-Août alors que Bordeaux, j’ai l’impression qu’ils recrutent toutes les semaines. Donc je me pose plein de questions. C’est-à-dire qu’on n’est pas du tout dans la même cour. J’ai recruté au mois de Juillet, j’ai 19 joueurs dans mon groupe, dont trois ou quatre jeunes du club qui montent de la R1. Je ne peux pas recruter alors qu’eux, dès que ça ne va pas, ils peuvent recruter. Donc on n’est pas du tout dans la même cour. Je ne peux plus modifier mon effectif jusqu’à la fin de la saison. Si je me suis planté, tant pis. Aujourd’hui j’ai l’impression que Bordeaux, ils peuvent se tromper trois fois, ce n’est pas grave car ils vont recruter encore et encore. Encore une fois, ce n’est pas à moi d’en juger. Je me pose juste des questions dans l’éthique sportive. Comme il y a eu le cas l’année dernière dans notre groupe, où ils se sont trompés dans leur recrutement au mois de Juillet-Août, puis au mois d’Octobre ils ont changé toute l’équipe. C’est sûr que c’est plus facile. En faisant ça, on peut se tromper trois fois, c’est sûr qu’avec l’argent ça résout beaucoup de choses. Maintenant, encore une fois, je différencie les gens qui sont pour le club et les gens qui ont œuvré pour le club pendant tant d’années pour l’identité du club, des personnes qui se sont mis là-dedans et qui ont fait couler le club depuis quelques années. Je différencie tout et je suis heureux que le club de Bordeaux soit dans notre groupe. J’étais un fan de Bordeaux quand j’étais jeune. Mais pour l’éthique et l’égalité, j’ai dû mal. J’insiste, encore une fois, il y a des gens qui sont compétents et qui ont jugé que c’était possible donc tant mieux.
Vous trouvez que Bordeaux a des facilités au niveau des instances ?
Ce qui me dérange là-dedans c’est qu’on repousse chaque jour. On leur donne un temps qui est plus que pour d’autres clubs, c’est surtout ça. Après, d’essayer de sauver des clubs ça ne me dérange pas, c’est normal. On sauve des emplois, des choses comme ça. Sauf que là on n’a pas sauvé d’emplois parce qu’on a défoncé quand même pas mal d’emplois au club et on a repris 45 contrats fédéraux. C’est-à-dire qu’on enlève 90 personnes du club mais par contre on fait signer 45 joueurs. Déjà 45 joueurs, il n’y a pas besoin de ça. 20 joueurs suffisent (pour faire un seul groupe). Au-delà de ça, il devait y avoir de l’argent de déposé, mais qui ne l’avait pas encore été et apparemment c’est bon (les 4 millions pour le PGE, ndlr). Le fait que Bruno Irles ne soit pas bon au niveau de son contrat (souci réglé depuis)… Je trouve qu’on repousse l’échéance au dernier moment. Encore une fois, si on le fait pour tout le monde, ça ne me dérange pas, il n’y a pas de problème. Sauf qu’aujourd’hui, l’éthique et l’équilibre entre les clubs n’est pas toujours la même. Mais je suis content que Bordeaux reste parce que ça reste une identité, une icône du football et tant mieux. Mais avec autant de dettes, il y a peu de clubs qui seraient sauvés comme ça.
Vous avez donc vu le recrutement des Girondins en quelques semaines. Quel est votre avis sur leur effectif ?
L’effectif, j’aimerais bien l’avoir (sourire). C’est une très, très belle équipe. J’ai regardé leurs cinq derniers matchs, ça reste une équipe d’un niveau professionnel. On voit qu’ils sont matures dans beaucoup de choses, qu’ils sont dans la gestion des matchs, qu’ils sont présents. Ils n’ont pas ce qu’on a nous, avec des joueurs de N2 qui n’ont pas cette d’expérience. Donc on a deux équipes, entre eux et nous, qui sur la gestion d’un match, sur la technique… Ils sont largement au-dessus de ce championnat. J’ai vu beaucoup d’équipes depuis trois ans, je trouve qu’ils jouent comme une équipe professionnelle. Ils ne jouent pas comme une équipe de N2. Après, ils ont des joueurs qui sont hors normes. Andy Carroll, je n’ai jamais vu un joueur comme ça depuis que je regarde la N2. Il gagne tous les duels de la tête, il est au-dessus largement. Mais c’est intéressant aussi pour nos joueurs, ça va aussi leur montrer ce qu’est le haut niveau. Ça va être à nous de lisser un petit peu ce qu’on est capable de faire.
Avez-vous vu la dernière victoire des Girondins à l’extérieur face à Saumur ?
Oui je l’ai vue. Après il y a un penalty aussi qui est généreux pour Saumur, qui les a remis dans le match. Mais je trouve quand même que dans la gestion du match, même s’il y a eu deux, trois situations chaudes, qu’il y a quand même une équipe de Bordeaux qui a maîtrisé son match. Après, bien sûr, dans tout match de football on sait que ça se joue à pas grand-chose, mais on voit que dans l’ensemble, le match est assez bien maîtrisé. Comme je l’ai dit, s’il n’y a pas le penalty, je pense même qu’il y a coup-franc, le match est assez bien géré. Maintenant on va essayer de l’enflammer, on va essayer de jouer un peu comme un match de Coupe de France. Mais toutes les équipes de N2 vont jouer comme ça en fait. C’est le match de gala, parce qu’en face il y a quand même des joueurs qui ont joué à un niveau supérieur. Après, j’ai vu aussi Avranches il y a quinze jours. C’était quand même un match assez maîtrisé.
Cette rencontre de samedi sera à guichets fermés…
Il y a eu une réunion avec la préfecture et on a eu le droit à 2 500 personnes maximum. En fait ce n’est pas à guichets fermés, c’est juste que le jour du match, il n’y aura pas de vente de billets.
Le match ne sera finalement pas diffusé, TV7 Bordeaux et le club de Blois n’ayant pu trouver un accord. Est-ce dommageable pour toutes les personnes qui ne peuvent se rendre au stade ?
C’est un vaste débat, c’est toujours pareil… C’est-à-dire qu’aujourd’hui (mercredi), à tort ou a raison, je n’ai pas à juger, le club de Blois considère que TV7 se fait des recettes grâce à leurs diffusions et demande une contrepartie. Le club de Blois a demandé une rétribution financière qui n’a pas été accordée, donc il considère qu’il n’y a pas à avoir une diffusion si on n’a rien de notre côté. Encore une fois, je n’ai pas d’avis là-dessus. Je pense que chaque partie peut défendre son point de vue. Nous on n’a pas de soucis avec ça parce qu’il n’y a aucun match de diffusé quand on est à l’extérieur. Donc pour nous c’est exactement la même chose. C’est plus pour les supporters bordelais qui sont habitués à voir des matchs à la télé depuis des années et des années.
Les supporters bordelais ne pourront pas en être…
Encore une fois c’est la préfecture. Ce que je trouve dommage c’est que si on est supporter des Girondins et qu’on habite Lille ou Blois, on a le droit de venir, ou pas, je ne sais pas… En fait on ne sait pas trop… Qu’est-ce qu’un supporter de Bordeaux aussi ? C’est quelqu’un qui a le maillot ? C’est quelqu’un qui fait partie d’un kop ? C’est toujours pareil, c’est difficile à définir… Moi ce que je veux, ce n’est que mon avis personnel, c’est d’avoir des supporters, c’est qu’il y ait une fête du football. Que les supporters de Bordeaux soient là et qu’il n’y ait pas de bordel, oui bien sûr, c’est ce que je veux. Mais par contre j’ai envie qu’il y ait du monde, de l’ambiance et que ce soit un beau match de foot. Après, avec tout ce qu’il s’est passé ces derniers mois entre les supporters, c’est vrai que ça a refroidi pas mal de clubs et pas mal de préfectures. C’est dommage parce que le foot reste une fête, et sans spectateurs le foot est une moins belle fête.
Comment voyez-vous cette rencontre ?
Alors, vous allez vous en rendre compte et les Girondins vont s’en rendre compte, c’est qu’on a un terrain très, très, très compliqué pour jouer au football. Ça va être beaucoup de longs ballons, beaucoup de duels… à l’équipe qui va être capable de prendre l’ascendant sur ce match. Je ne garantis pas un super match de foot au niveau technique parce que le terrain ne le permet pas. Maintenant, encore une fois, il va falloir s’adapter aux conditions. Plus ça va aller, plus le terrain va être dégradé donc plus ça va s’enliser dans les duels, dans les longs ballons. Ça risque d’être un match un peu tactique, pas sur le côté tactique et technique, mais sur le côté de qui va faire le moins d’erreurs entre guillemets, et qui gagnera le plus de duels. Maintenant, on essaye quand même de jouer sur ce terrain-là mais à un moment donné, le résultat et le jeu font que des fois ça se perd parce que le terrain ne le permet pas. On verra, ça va dépendre des deux équipes. On a eu Dinan il y a trois semaines chez nous. Ils n’ont fait que défendre, que des longs ballons et ils ont très bien mené leur projet de jeu. On n’a pas vu du beau football à cause de ça. S’il y a deux équipes qui essayent de jouer, il peut y avoir des choses intéressantes. Mais encore une fois, c’est très compliqué.
Pensez-vous qu’avec le retard pris, les Girondins peuvent monter cette saison ?
En étant objectif et honnête, il est atteignable grâce au fait que les deux premières journées ont été reportées. C’est-à-dire que si les deux premières journées avaient dû être jouées avec leur effectif, ils auraient six points de moins. Aujourd’hui, grâce à ça, ils vont avoir une équipe compétitive pour ces deux matchs. Avec l’effectif qui va jouer les matchs contre Le Poiré et Locminé, ils risquent d’avoir des points en plus que s’ils avaient joué au mois d’Août-Septembre. Donc c’est atteignable par rapport à ce que je vois. Maintenant il y a ce côté financier aussi. Est-ce que ça va tenir jusqu’au bout ? En fait c’est toujours pareil, c’est qu’avec cette équipe de Bordeaux j’ai l’impression qu’on vise à court terme, mais comme dans beaucoup de clubs. C’est-à-dire qu’on voit année par année puis on voit ce qu’il se passe. Mais sur le terrain c’est largement atteignable. Aujourd’hui, une équipe qui monte fait quatre défaites. Bordeaux n’a pas quatre défaites. A trois défaites, on monte. Donc ils y sont. S’il n’y a qu’une montée ? Ouais c’est clair il n’y a qu’une montée, mais le championnat est assez homogène, toutes les équipes se valent. J’ai vu toutes les équipes de ce championnat, niveau effectifs, niveau infrastructures, etc… Ils sont largement au-dessus. Aujourd’hui ils ont quand même quasiment quatre fois le budget de n’importe quelle équipe de N2. Donc si tu ne montes pas avec ça, c’est que tu t’es trompé. Tu peux me dire que t’as été en retard dans la préparation etc, t’as quand même des joueurs qui sont quatre fois plus forts que les nôtres (sourire). Après, le terrain reste le terrain. Ce n’est pas toujours celui qui a les meilleures armes qui gagne. Mais quand tu mets tous les moyens, que t’es plus fort partout et que tu ne montes pas, c’est qu’il y a eu des erreurs quelque part. Donc s’ils n’arrivent pas à monter, c’est qu’il y aura eu des erreurs quelque part. Maintenant c’est mon point de vue. Quand t’as le plus petit budget et que tu montes, c’est que tu as optimisé partout. Quand tu as le plus gros budget, le plus gros staff, les plus grosses installations, que tu as tout, que tu as le plus gros stade, le plus grand nombre de supporters et que tu n’arrives pas à monter, c’est que tu as raté des choses quelque part.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite de la saison ?
Déjà de prendre toujours autant de plaisir que je le prends aujourd’hui dans le football, même si le football a beaucoup changé. Souvent on dit ‘ça a changé’, les gens changent, la nouvelle génération change, mais c’est toi, ce que tu créés à l’intérieur et quelles valeurs tu gardes, qui te permettent de rester qui tu es. Aujourd’hui je m’y retrouve. Avec les joueurs que j’ai recrutés, je m’y retrouve. Donc c’est toujours de garder ce plaisir et ce sourire au quotidien et toujours ce plaisir d’être dans le football, c’est surtout ça. Après, gravir les échelons, ça va dépendre de plein de paramètres. Ça va dépendre des résultats bien sûr, avec l’équipe avec qui je suis, les opportunités qui vont m’être données un jour ou l’autre. Mais être heureux déjà dans ce que je fais déjà, ce sera bien. Si j’y réfléchirai en cas d’ouverture d’une porte vers le monde pro ? J’y vais à fond ! C’est ce que j’ai fait quand j’étais joueur. J’étais amateur et je suis passé professionnel. J’ai été quasiment jusqu’en haut parce que j’ai été en Ligue des Champions. Donc en tant qu’entraîneur c’est ce que je veux aussi. Je veux gravir le maximum d’échelons et réussir, mais pas à n’importe quel prix et en étant toujours heureux en ayant toujours le sourire de rentrer sur le terrain et de vivre de ma passion. C’est surtout ça.
Un grand merci une fois encore à Cédric pour sa disponibilité.