Le club s’est-il déchargé sur les supporters pour ne pas payer 51000€ d’amende ?

    Les Girondins de Bordeaux avaient écopé, après la rencontre de 16ème de finale de coupe de France face à Pau, le 16 janvier 2020, de 51000€ d’amende pour usage d’engins pyrotechniques, 17 au total avant et pendant le match. Le club bordelais a contesté l’amende qui a été jugée comme extrêmement lourde et a fait appel de cette décision de la commission de discipline.

    Le procès verbal de la Commission Supérieure d’Appel, que nous nous sommes procurés, indique que les Girondins ne contestent pas les faits, cependant, il a été souligné le fait que 12 stadiers ont effectué le déplacement soit plus que ce qui est demandé. Le club lors de son audition a également mis en avant son “combat” contre l’usage d’engins pyrotechniques, qui malgré les difficultés, a mis en place de nombreuses actions pour éviter l’usage d’engins pyrotechniques et a sanctionné de nombreux supporters notamment par dépôt de plainte nominatif contre les personnes identifiées avec un envoi de courrier d’interdiction de stade. Sur cette rencontre, faute d’identification “des individus responsables”, la “procédure” n’a pas été appliquée.

    Autre chose mise en avant, l’amende par fumigène, soit 3000€, a été jugée “disproportionnée” par le club et que rien ne justifie ce montant. Les Girondins ont également mis en doute le procédé des sanctions financières pour les clubs toujours plus lourdes, qui ne seraient pas la bonne manière de procéder pour obtenir des résultats en ce qui concerne les fumigènes mais resteront “fermes et intransigeants” tant que l’interdiction d’utilisation des engins pyrotechniques demeureront au sein des enceintes sportives.

    Il est aussi à noter qu’un argument montrant toute l’attention du club envers ses supporters a été apporté puisqu’on peut lire “les supporters étant contre la direction du club, l’amende va dans leur sens puisque c’est le club qui est le seul pénalisé”. Seul pénalisé donc, puisque le club n’a jamais sanctionné les supporters pour cela, par interdiction de stade notamment et les supporters n’ont également jamais été sanctionnés par des huis clos partiels ou par une fermeture du parcage, comme cela sera le cas face à Angers…

    L’ensemble de ces éléments apportés par le club a été entendu par la Commission Supérieure d’Appel qui a décidé de réduire le montant de l’amende à 19 000 € (dont 9 000 € par révocation du sursis) et un sursis de 10 000€ au lieu de 51 000€ initialement. Mais aussi de fermer “l’espace visiteur pour deux matchs à l’extérieur, dont un avec sursis”, huis clos exclus, car “’il apparaît préférable de prononcer la fermeture de l’espace visiteurs pour deux matchs à l’extérieur, sanction qui a le mérite de cibler directement les fautifs, à savoir les supporters”.

    Il n’y a aucun doute que la direction bordelaise souhaite apaiser les tensions et montre tout son soutien à ses supporters en les chargeant et en se déchargeant de toute responsabilité…

    Il est d’ailleurs de bon ton de rappeler que ce soir-là, les supporters bordelais présents dans le parcage ont montré une très belle attitude notamment vis-à-vis de provocations, qui auraient pu tourner à l’émeute. Nous vous remettons les propos de Florian Brunet tenus sur le sujet, dans GA/RIG.

    “A la fin du match, les supporters bordelais ont eu une attitude extraordinaire, car on est passés près d’une émeute, surtout que la sécurité était dépassée. J’ai été infiniment fier du Virage Sud et des supporters présents, pour leurs encouragements et pour cette retenue. Dans ma vie d’ultra, j’en ai vu des choses, mais là… Des milliers de supporters palois – qui n’étaient pas des ultras – sont venus nous provoquer et bien d’autres tribunes que le Virage Sud auraient réagi par la violence. Mais nous, on a bien tenu nos troupes, en renvoyant une image intelligente. Mais bon, les supporters, c’est tout ce qui reste, alors rattachons-nous à ça. Puis ce qui nous est arrivé après le match, c’est aussi le charme de la Coupe de France on va dire (rires), car Pau ça a l’air chaud. On m’en a parlé par rapport au rugby, aux équipes de jeunes qui y vont […] Nous pouvons être fiers d’avoir un groupe qui grâce à son expérience et à sa retenue a sans aucun doute empêché une émeute. A l’envahissement, l’animosité paloise fut grande”.