Ludovic Obraniak : “Le nom de chaque bordelais en mandarin… Du marketing ? Quand à 9 contre 11 tu n’as même pas l’envie d’aller gagner le match, mais tu vas vendre quoi à qui ?”

    Ludovic Obraniak, plus que les joueurs, a voulu voir un peu plus haut après le match entre les Girondins de Bordeaux et Marseille, estimant que les responsables pouvaient être aussi au-dessus.

    « Des mauvais matches, on en voit, mais là on a affaire à deux grosses institutions, qui ont marqué l’histoire du football français. C’est terrible d’en arriver là. J’en ai beaucoup voulu aux joueurs, et puis en me repassant le film, l’avant match, l’après match, les déclarations des uns et des autres, je me rends compte qu’on est dans une crise de démence institutionnelle en fait. Parfois, en tant que joueur, tu avais besoin d’une idée, d’un fil conducteur, d’être dirigé par un président, par plein de choses, et ça te disait où tu devais aller sportivement. Mais quand je repense au match et qu’il y a écrit en mandarin le nom de chaque joueur des Girondins… Du marketing ? Quand à 9 contre 11 tu n’as même pas l’envie d’aller gagner le match, mais tu vas vendre quoi à qui ? Je suis très inquiet pour ces deux grandes institutions qui mériteraient mieux que ça. Je peux comprendre que des fois, en tant que joueur, quand il n’y qu’un projet de business, bah tu ne sais plus après quoi tu cours en fait. A un moment donné, il n’y a plus que le salaire en face de toi, et plus ‘je me bats pour les supporters, pour un fanion’, tu ne te bats plus pour rien ! Que les joueurs soient à un moment donné dans un mutisme complet, que tu ne sentes même pas un peu de dynamisme… Hatem Ben Arfa qui ne savait même pas qu’il y avait une rivalité entre Bordeaux et Marseille… Finalement, je ne suis même pas surpris, mais on frôle la catastrophe pour ces deux clubs […] On en a discuté avec Florian Brunet, ils sont venus à l’entrainement, au stade, ils ont accompagné le bus… Ils ont bien dit aux joueurs que certes ils sont fiers de cette longévité, mais eux ce qui les rendent fiers c’est la façon dont Bordeaux représente le maillot, l’envie qu’ils y mettent. Cette série, elle s’arrêtera un jour… Refuser le jeu à onze contre neuf, c’est presque comme si tu l’avais perdu en fait ».

    La Chaine L’Equipe

    Retranscription Girondins4Ever