Marius Trésor : “Je suis sidéré. Je ne contrôle plus ma joie. Je cours les bras en croix mais je ne vais pas loin”

    Dans L’Equipe, et quarante ans plus tard, Alain Giresse s’est souvenu du but du 3-1 inscrit par Marius Trésor face à l’Allemagne, en demi-finale de la Coupe du Monde le 8 juillet 1982 (3-3, défaite des Bleus 4-5 aux tirs au but).

    “Je m’apprête à tirer le coup franc. Je cherche une solution, j’observe Marius. Je connais bien sa façon de bouger dans la surface de réparation car, à Bordeaux, il monte sur tous les coups de pied arrêtés. Tout à coup, un espace se libère, environ à dix mètres du but, là où Schumacher ne peut intervenir. Je frappe, la balle est déviée par le crâne d’un Allemand (Bernd Förster). Je pense que Marius va mettre la tête”.

    Puis ce fut au tour du principal intéressé de s’en souvenir.

    “Comme Hrubesch me surveille, je fais semblant d’aller au premier poteau. Il me suit. Je me bloque, pas lui. Je me retrouve libre. Le ballon m’arrive comme une fleur. Je frappe fort de volée sans me poser de questions. Ça peut partir dix mètres au-dessus. Non, ça rentre… Sous la barre. Je suis sidéré. Je ne contrôle plus ma joie. Je cours les bras en croix mais je ne vais pas loin. Tout le monde me tombe dessus. Christian, Gigi… Michel saute au-dessus de la mêlée. Puis je me replace. Je serre les poings et je crie aux autres: «C’est pas fini, on continue !»”.

    Effectivement, malheureusement, rien ne fut terminé…