Nicolas Maurice-Belay : “La chute a été violente. Même à l’heure actuelle, j’ai un peu de mal à marcher”

    Dans l’émission « Ballon, Main, Corps », l’ancien ailier des Girondins de Bordeaux, Nicolas Maurice-Belay, a fait le point sur sa fin de carrière, avec malheureusement des soucis aux deux genoux. L’ex-bordelais regrette ne pas avoir été préparé à cela, que ce soit physiquement ou mentalement.

    « Moi, c’était le cartilage du genou, donc là c’est le truc ultime… A la limite, j’aurais préféré avoir les croisés. Surtout, ça arrive à un moment où… On me disait que je perdais vite mon cartilage, mais on ne m’a jamais mis en place un protocole en me disant de faire ça, ou ça… Tant que je jouais, que je n’avais pas mal, je m’en foutais. Tu ne sais pas ce que c’est, d’autant que je n’ai pratiquement jamais été blessé… En fait, quand c’est arrivé, c’est arrivé fort, et ça s’est enchainé… La chute a été violente. Même à l’heure actuelle, j’ai un peu de mal à marcher. C’est compliqué. Le cartilage ne repousse pas, tu es dans la merde, tu n’as pas de solution. Honnêtement, quand je suis passé milieu de terrain les derniers mois, ça m’arrangeait parce que je pouvais ralentir le jeu, dans le cœur du jeu : je pouvais donner le rythme que je voulais, mon rythme. J’étais diminué… A un moment donné, je suis allé voir le coach Sagnol, je lui ai dit que j’allais arrêter, me faire opérer. Je m’apercevais que lorsque je jouais, j’avais un jour de repos, j’avais une piqûre. A un moment donné, tu en as marre… Ton pic de forme physique, tu dois le trouver si tu es moins bien. Tu ne peux pas jouer à 70% de ton physique, au niveau du coffre, de volume, de rythme. Et quand je décide de me faire opérer, on me dit que mon genou est critique… Et j’avais ça sur les deux ! En fait, quand ils ne disent ça, tu as peur sur le moment car ils te parlent d’arthrose, de prothèse… Tu n’as jamais entendu parler de ça. Tant que ça ne te touche pas… Quand ça m’est arrivé, je broyais du noir. Ça a été une période très, très difficile dans ma vie. J’ai fait un an et demi avec Bordeaux où je me fais deux fois opérer, parce que la première fois c’est une rechute. Je reviens la deuxième fois, mais je sais que je suis bancal… Je me conforte en me disant que je suis en fin de contrat, que je veux retrouver un contrat ailleurs, mais tu sais que tu te mens à toi-même. En fait, tu n’acceptes pas que ton genou est pratiquement mort et que c’est fini. C’est un cercle vicieux, tu n’as plus la lucidité de te dire que ta priorité, c’est ta santé. J’aurais préféré me dire ça à 30 ans, et moins boiter maintenant, que d’avoir insisté, car j’ai agrandi mon problème ».

    Retranscription Girondins4Ever