Willy Sagnol : « Quand tu joues le jeudi soir en Azerbaïdjan, que tu te tapes 65 heures après un match en France avec des joueurs qui n’ont pas l’habitude… »

    Willy Sagnol, sur RMC, a expliqué qu’il était impossible de faire une Coupe d’Europe pour uniquement « prendre du plaisir », sous peine de ne subir que des défaites… Les propos de l’ancien coach des Girondins de Bordeaux font forcément écho à ce qu’il a vécu au FCGB.

    « C’est impossible d’aborder la Coupe d’Europe pour prendre du plaisir. Pour prendre du plaisir, il faut gagner. Quand tu as un effectif de 27-28 pros, là à ce moment-là, tu peux commencer à envisager, éventuellement, de faire à peu près deux groupes, un groupe qui va jouer la Coupe d’Europe, et un groupe qui va jouer le championnat. Là, à ce moment-là, tu peux parler éventuellement de certains mecs qui vont essayer de prendre du plaisir. Mais si tu prends lors du premier match en poule contre Chelsea cinq buts… Quand tu joues le jeudi soir en Azerbaïdjan, que tu te tapes 65 heures après un match en France avec des joueurs qui n’ont pas l’habitude de jouer tous les trois jours, comment tu veux jouer au foot ? Jouer une fois ou deux fois par semaine, ce n’est pas la même chose. On ne peut pas expliquer aux gens qu’en en prenant cinq, tu prends du plaisir… […] Si c’est difficile de préparer des joueurs à jouer tous les trois jours ? Il y a tellement de paramètres à prendre en compte… Quand tu joues tous les trois jours et que tu as des joueurs à forte dominance technique comme Bordeaux l’était à l’époque de 1996, tu peux avoir une maitrise du jeu, des temps forts et des temps faibles. Donc, quand tu as un peu moins bien physiquement, tu rentres dans un temps faible, tu fais tourner… Quand tu as des joueurs d’un profil guerrier, accrocheur, qui subissent plus le jeu parce qu’ils ont moins de maitrise, tu es obligé d’avoir des joueurs capables de reproduire des efforts intenses tout le temps. Le foot, je le trouve techniquement moins bon qu’avant, mais par contre physiquement c’est de plus en plus difficile. Le volume de courses à haute intensité a quasiment doublé par rapport à il y a 10-15 ans. Le mec qui joue 6-7 ans en pro, qui est habitué à jouer une fois par semaine, de passer à faire jeudi-dimanche, jeudi-dimanche… Il faut les préparer, mais tu ne sais pas comment les joueurs vont réagir. Tu vas avoir des joueurs qui vont avoir des blessures musculaires… ».

    RMC

    Retranscription Girondins4Ever