Laurence Harribey (Sénatrice de la Gironde) : “On est au bout d’un système de sanctions collectives”

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    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, la sénatrice de Gironde Laurence Harribey, membre de l’Institut National du supporterisme, était l’une des organisatrices d’un colloque nommé « Quel supportérisme pour demain ? » en début de semaine.  La sénatrice s’est félicitée de la bonne tenue de celui-ci, en y présentant le contenu.

    « C’est un succès car on a eu beaucoup de personnes qui sont venue, tous types d’acteurs, de la Ligue aux clubs, en passant par les associations de supporters. C’était sympa d’avoir beaucoup de supporters dans le public et des professionnels du sport. La question du supportérisme intéresse et questionne. Le colloque a été ouvert aussi par la ministre des sports pour parler de l’INS, l’Instance Nationale du supportérisme, qui a essayé de montrer que depuis quelques années on saisissait la balle au bond sur ces questions. On avait aussi les deux auteurs d’un rapport très important Sacha Houlié et Marie-Georges Buffet sur la question des supporters et la manière d’aborder la prévention et l’éducation en amont des matches. On avait aussi la DNLH sur la lutte contre les hooligans. Cela a permis un débat de grande qualité car on n’était pas dans les invectives, ou ‘c’est ta faute, il n’y a qu’à, il faut qu’on’, mais plutôt dans la compréhension d’une situation qu’on est en train de vivre. En tant qu’organisatrice, ce que j’ai mis en avant, c’est qu’on était à la croisée des chemins entre une conception répressive, et des mesures de prévention des dialogues. On a bien vu qu’on avait une évolution plutôt en faveur des mesures de prévention, avec une vision plutôt permissive, et que la multiplication des violences avait amené à des interdictions des déplacements et des fumigènes, et qu’on était au bout d’un système. Pierre Barthélémy, représentant de l’ANS, l’a bien exprimé en disant qu’on était au bout d’un système de sanctions collectives. Et j’étais assez surprise et satisfaite de voir que tout le monde était favorable à dépasser cet état, en disant qu’il faut aller vers une multiplication de la manière de réagir, et donc des sanctions individuelles. Après, il faut réfléchir à savoir comment on fait. Il y avait des idées très intéressantes ».

    Laurence Harribey explique que tout le monde doit s’entendre pour qu’il y ait une issue positive, et les intervenants de ce colloque (voir en bas de page) ont prouvé lundi que c’était tout à fait réalisable.

    « Il y a d’une part la demande de sécurité à l’ordre public, à laquelle tout le monde peut adhérer, car on a envie d’aller à un match de foot, et pas à une séance de violence. Il a la nécessité d’un stade avec des supporters, car un stade sans supporters c’est un non-sens. Quand on parle de 12ème homme, cela veut dire ce que ça veut dire. Mais en même temps, le supporter dans le monde économique n’est plus aussi nécessaire qu’il ne l’était il y a quelques dizaines d’années car aujourd’hui les recettes d’entrées ne sont pas l’essentiel d’un équilibre économique d’un club. Et quelques fois, le club s’est un peu historiquement éloigné de ses supporters parce que les enjeux économiques n’étaient pas les mêmes. Après, il y a la question de l’autonomie des supporters, et en particulier les Ultras, ont une revendication d’autonomie. Mais en même temps il y a la responsabilité de ne pas semer la violence dans un stade. Et puis, il y a la perception de la question de la responsabilité. Tout le monde se sent responsable de quelque chose, mais personne ne se sent responsable de l’ensemble. C’est un peu ce que j’ai montré dans mes conclusions. Finalement, on a des logiques additives et pas du tout complémentaires. Chacun se renvoie la balle. Si c’est des violences à l’extérieur, c’est la question de la sécurité assurée par les pouvoirs publics, si on est à l’intérieur du stade c’est la faute des organisateurs, si c’est dans les tribunes des Ultras c’est de la faute des supporters… Du coup, à force de se renvoyer la balle, on n’est pas partie prenante, et on n’est pas solidaires d’un autre spectacle ».

    Programme et intervenants au colloque organisé par le Sénat « Quel supportérisme pour demain ? »

    Retranscription Girondins4Ever

    Du lundi au vendredi, sur France Bleu Gironde, retrouvez l’émission 100% Girondins, animée et présentée par Dominique Bourdot à partir de 18h30. Vous pouvez retrouver le podcast de l’émission quelques minutes après la fin de celle-ci : ICI.